lundi 13 avril 2009

Fuck America


New York, 1953. Jakob Bronsky hante presque chaque nuit la cafétéria des émigrants au coin de Broadway et de la 86e rue : la cafétéria où se retrouvent ceux qui ont survécu au massacre organisé. Jakob Bronsky s'installe presque chaque nuit à une des tables du fond, et s'attelle à son roman, un roman sur son expérience des années de guerre, et espère ainsi retrouver ses souvenirs. Que s'est-il passé pour la famille Bronsky, victime du régime nazi, et dont les visas pour l'Amérique sont arrivés 13 ans trop tard ?
L'écrivain émigrant et crève-la-faim, quand il ne travaille pas à  son roman, Le Branleur, vivote de petits boulots, traîne sa solitude et ses problèmes avec les femmes, compte chaque sou pour pouvoir écrire le plus longtemps sans travailler, imagine des combines pour dîner à l'œil dans un restaurant huppé, mais en Amérique comme ailleurs, tout se paie, et il vaut mieux être riche, beau et bien-portant… Parmi clochards, putes, snacks miteux, cinémas à deux sous, Jakob Bronsky, looser magnifique, s'accroche à son rêve d'être édité et fantasme sur le cul d'une secrétaire de direction de Madison Avenue.
Fuck America, d'inspiration autobiographique, fait virer le rêve américain au grotesque, et happe le lecteur par sa vivacité, en partie issue d'un sens du dialogue particulièrement efficace.

Fuck America, Edgard Hilsenrath 
Éditions Attila
www.editions-attila.net

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